Les premières lectures étoilées

L’imaginaire et l’imagination sont ce qu’il y a de plus important à mes yeux. L’un ne va pas sans l’autre : l’imagination est l’aptitude innée d’inventer et l’imaginaire en est sa représentation. Ils symbolisent les deux i de Lunii. Bonjour à ceux qui passent par là, je suis Maëlle, cofondatrice de Lunii et j’aimerais vous parler ici de ce qui se cache derrière ces deux mots.

Quels ont été les premiers récits imaginaires ? Pourquoi sont-ils apparus ? Pourquoi avons-nous eu besoin d’imaginer ces histoires ? Ce sont les questions qui m’ont passionnée lorsque j’ai écrit le mémoire qui m’a menée à l’idée de Ma Fabrique à Histoires.

« L’imaginaire constituait l’essence de l’esprit, c’est à dire l’effort de l’être pour dresser une espérance vivante envers et contre le monde objectif de la mort. »

Gilbert Durand, Les Structures Anthropologiques de l’Imaginaire

Gilbert Durand, parmi bien d’autres, l’expliquait par notre inquiétude sur les questions du Temps et de notre mortalité. Depuis toujours nous avons eu besoin de trouver des points de repère pour nous expliquer le Monde. D’où venons-nous ? D’où vient l’Univers ? Comment la vie a-t-elle été créée ?

Comment avons-nous trouvé les réponses à toutes ces questions ? Nous avons apporté des réponses mystérieuses à des questions mystérieuses. Tout simplement, nous avons levé la tête et observé les étoiles…

Le mot « origine », « origo », signifie que la lumière de l’astre se manifeste à l’orient. Les constellations sont les premières images, les premiers langages, les premiers récits. Dans les civilisations originelles, elles ont eu une place essentielle. Les Grecs ont donné un nom à de nombreuses constellations en s’inspirant des personnages de légendes de leur mythologie : Orion, Persée, Cassiopée… De cette curiosité pour les étoiles est née l’astrologie, cet art divinatoire dans lequel les égyptiens et les grecs y lisaient leur destin. Pratique qui en laisse aujourd’hui plus d’un dubitatif ou moqueur.

« L’homme porté par les illusions des sens, à se regarder comme le centre de l’univers, se persuada facilement que les astres influent sur sa destinée, et qu’il est possible de la prévoir, par l’observation de leurs aspects au moment de sa naissance. Cette erreur chère à son amour-propre, et nécessaire à son inquiète curiosité, paraît être aussi ancienne que l’astronomie… » Pierre Simon Laplace, Le Système du monde, un itinéraire dans la science

Chacun est libre de trouver les réponses là où il sent une vibration en lui. Pourquoi la réprimer lorsqu’il s’agit d’une si belle source d’inspiration ? Mais que se passe-t-il si nous y devenons aveugle et que nous laissons totalement nos vies entre les mains du destin astrologique ? Il n’est pas lieu ici de parler de croyances, je ne m’aventurerai pas vers ce chemin. Je ne pouvais cependant pas parler des origines de l’imaginaire sans évoquer les premières lectures étoilées

À la place, je préfère proposer de contempler la beauté des questionnements qui ont motivé l’apparition de l’imaginaire. Questionnements qui ont traversé siècles et sciences sans avoir pris une ride. Questionnements qui nous parlent tout autant du mystère de l’Être que celui de l’Univers. Il me semble que plus nous nous explorons nous-mêmes, plus nous explorons le Monde et plus le terrain de découverte s’étend

« Les entourent, les dépassent

De leurs éclatants auras.

Plus tu sonderas l’espace,

Plus d’étoiles tu verras ! »

Les étoiles, Alexeï Khomiakov

Peut-être que dans cette réflexion perpétuelle, nous pourrions appréhender les mystères insondables de la vie avec moins de frayeur, davantage d’humilité face à la Nature et surtout avec plus de poésie…

« L’origine de l’univers » = « Un vide noir grésille »

Anagrammes renversantes ou Le sens caché du monde

de Etienne Klein et Jacques Perry-Salkow

Retrouvez la rubrique de Maëlle par ici !